Acrylique et paillettes sur toile
signée et datée en bas à droite
162 x 430 cm
Dans « Le concours de la sape », Pierre Bodo nous transporte dans un univers fantastique et symbolique qu’il explore dès les années 90. Désireux d’ « exprimer mes grandes idées et avoir plus d’impact » afin de contribuer à « l’amélioration de la vie et des choses visibles et de faire partager mes rêves d’un monde meilleur », Bodo laisse libre cours à son imagination dans des toiles révélant l’univers intérieur de l’artiste : « Je fais sortir tout ce qui m’arrive, de façon à ne plus me fixer sur des sujets spécifiquement africains afin de m’adresser au monde entier ». Fruit d’une imagination insolite alimentée par ses rêves, l’artiste peuple ses toiles de créatures imaginaires à la tête d’oiseau : les hommes y sont « sapés » à la congolaise et les femmes y apparaissent vêtues de simples feuillages. Soucieux de paraître à leur avantage, les hommes s’habillent avec élégance, dans une sorte d’admiration inquiète d’eux-mêmes, éprouvant un besoin perpétuel de se réajuster, comme les oiseaux se refont en permanence le ramage. Une allégorie de la place prépondérante accordée à l’apparence physique dans la société contemporaine : craignant le jugement des autres, les hommes s’efforcent de se conformer à un modèle spécifique reflétant leur appartenance à un groupe. L’artiste dénonce un monde où la liberté individuelle est menacée par l’impossibilité de sortir du « cadre » établi par la société. En parfaite résonance avec sa croyance et ses projets esthétiques, l’artiste semble avoir trouvé un juste compromis entre sa passion pour la peinture et son engagement religieux.
In the painting “Le concours de la sape”, Pierre Bodo takes us into a fantastic and symbolic world he has been exploring since the 90’s. Worried about “expressing my great ideas and having more impact” in order to help “improving life and the visible things and sharing my dreams of a better world”, Bodo gives free rein to his imagination in canvases revealing the artist’s inner world: “I make everything that happens to me come out, so as not to stick to specifically African subjects, in order to speak to the whole world”. Resulting from an overactive imagination fed with his dreams, the artist fills his canvases with imaginary creatures with bird heads: here, men are dressed up the Congolese way while the woman is dressed with leaves. Concerned about appearing at their best, men dress with elegance, feeling a continuous need to readjust themselves, in some sort of worried self-admiration, just as birds sing their song over and over again. An allegorical image of the prominent place given to physical appearance in contemporary society: Fearing other people’s judgement, men try their best to comply with a specific model to fit in. The artist denounces a world where individual freedom is threatened by the impossibility of getting out of the “framework” established by society. In perfect resonance with both his beliefs and his esthetic projects, the artist seems to have reached a compromise between his passion for painting and his religious commitment.