Tirage à la gélatine d’argent, coloré à la main
Édition de 3. dernière édition disponible
50 x 70 cm
Dans l’œuvre « You never left VII, 2010 », à mi-chemin entre photographie et peinture et tirée de son film, Youssef Nabil nous offre sa version de l’exil en le rapprochant de la mort. De la métaphore de l’Egypte, que l’artiste décrit comme une mère lui ayant donné la vie à la cartographie de son paysage mental, Youssef Nabil sublime cet ailleurs allégorique et perdu par un style propre : une mise en scène finement travaillée, et des tirages argentiques en noir et blanc qu’il ravive par une colorisation manuelle. Le rendu évoque l’esthétique poudrée du cinéma égyptien des années 50 qui l’a fortement inspiré durant son enfance au Caire. Dans ce court-métrage de huit minutes mettant en scène les acteurs Fanny Ardant et Tahar Rahim, l’artiste dresse un parallèle saisissant entre l’exil et la mort. Dans une première partie, le mort est lavé et veillé. Puis il arrive dans un paradis, où l’attend Fanny Ardant en Mater Dolorosa, personnification de l’Egypte qu’il vient de quitter. Si « partir, c’est mourir un peu », ce voyage initiatique montre que c’est aussi s’ouvrir à un ailleurs, à l’inconnu, à une forme de renaissance dont l’œuvre fait foi.
In the work “You never left VII, 2010”, halfway between photography and painting drawn from his movie, Youssef Nabil offers his version of exile by comparing it to death. From the metaphor of Egypt, that the artist describes as a mother who brought him to life, to the cartography of his mental landscape, Youssef Nabil sublimates this allegorical and lost other place through a style of his own: a carefully worked setting, and black and white silver prints he revives by a manual colorization. The depiction evokes the powdered esthetics of the Egyptian cinema in the Fifties that strongly inspired him when he was a child in Cairo. In this eight minute piece featuring actors Fanny Ardant and Tahar Rahim, the artist draws a striking a parallel between exile and death. In the first part, the dead man is washed and and watched. Then he gets in a paradise, where Fanny Ardant is waiting for him as a Mater Dolorosa, personification of Egypt he has just left. If «leaving is a little bit like dying», this initiatory journey shows that it is also opening to an elsewhere, to the unknown, to a form of rebirth testified by the work.