Huile sur toile
signée et datée en haut à gauche
63 x 94 cm
durant les années 60, gharbaoui se tient assez en marge des courants artistiques qui traversent la scène artistique marocaine. il ne se revendique d’aucun groupe particulier et ne réclame rien d’autre que sa liberté de créer. il voue à sa manière un certain respect au travail de cherkaoui, qui repose sur la notion d’identité à travers les signes berbères et tatouages faisant partie intégrante de cette culture « invisible » transmise depuis des millénaires.
alors que cherkaoui stylise les signes pour aboutir à une forme esthétique frôlant la perfection, gharbaoui puise dans le sens des signes pour leur donner vie, ou pour exprimer ses sentiments. l’imazighen (homme libre ancré dans sa terre) ainsi que d’autres signes amazighes (voir catalogue cmooa du 14 mai 2011), apparaissent nettement dans ses toiles à partir des années 1967 à 1969.
dans cette composition, l’artiste a délibérément soustrait la boucle présente sur la partie inférieure de l’imazighen pour dépeindre le sentiment de liberté et de dignité, et en faire ainsi le calice ou le réceptacle idéal à la vie.
cette œuvre de très grande qualité est le meilleur témoignage de l’habileté de l’artiste à manier l’abstraction lyrique et l’expression culturelle marocaine à laquelle il fait maintes fois référence.
cette œuvre, présente au sein de la même collection depuis une vingtaine d’années, est l’un des plus grands chefs d’œuvre de jilali gharbaoui connu à ce jour.